Mines d'Or (on y trouve l'or le plus pur du monde 24 carats)
Las Claritas, Etat de Bolivar - Une fine couche de poussière orangée recouvre les baraquements de bois et les vieilles voitures le long du chemin boueux à travers la jungle juste au nord ouest de Las Claritas, une ville minière en essor dans le sud du Venezuela. C’est le genre de ville à laquelle on s’attend lorsque l’on pense aux mines d’or : sale, chaude, poussiéreuse et désordonnée. « Faites attention la nuit, car il y a beaucoup d’ivrognes », disent Manuel et José, deux mineurs qui m’emmènent dans leur voiture américaine vieille de 26 ans pour voir les mines d’or.
Les mines ne sont pas loin. On roule juste quelques kilomètres à partir de Las Claritas, on traverse Ciudad Dorada (Ville dorée, où vivent beaucoup de mineurs) et derrière un grand panneau qui annonce le soutien du gouvernement bolivarien pour les coopératives de mineurs, le premier grand trou dans la terre apparaît. Une zone d’environ 1,25 km² a été dégagée pour les mineurs. Au fond de la zone minière, à une profondeur d’environ 15 mètres, les machines soulèvent de la terre mélangée à de l’eau qui est transportée vers le dessus par de larges bandes de transport sur lesquelles la boue est tamisée. L’or qui est le matériau le plus lourd reste sur la bande.
« Les coopératives reçoivent le soutien du gouvernement » dit Manuel. Il y a juste vingt jours qu’il est arrivé de Caricuao, un quartier pauvre du sud-est de Caracas, pour tenter sa chance dans les mines d’or. Son collègue José est là lui depuis presque vingt ans déjà. Selon lui, « les coopératives ont généralement entre dix et quinze hommes » et « chacune d’entre elle peut obtenir une aide pouvant aller jusqu’à 140 millions de bolivares pour acheter des machines et autres équipements. » Selon José et Manuel il y a beaucoup de mineurs illégaux ici - on estime qu’ils représentent environ 15% de la population des alentours. « Ils viennent du Brésil, de Colombie, de Guyane, de République dominicaine et même du Portugal. Mais seuls ceux qui ont une carte d’identité vénézuélienne peuvent prendre part aux coopératives ».
En dehors des coopératives minières légales et des mineurs individuels illégaux, il y a une troisième catégorie de mineurs à Las Claritas : les grandes sociétés internationales qui ont obtenu des concessions du gouvernement. La plus puissante d’entre elle est une société canadienne du nom de Crystallex. Ce n’est pas difficile de repérer sa zone, qui est entourée d’une haute palissade et dont l’entrée principale est surveillée par des gardes portant casque et riot guns, devant un mirador. « Pas de photos » dit l’un d’entre eux avec rudesse, même sur le territoire public en dehors de leur zone. C’est clair : ces compagnies minières sont là pour l’argent et pour rien d’autre.
Une autre société est la société américaine Hecla, le principal producteur d’or du Venezuela. Hecla possède des concessions dans la région de El Callao et de El Dorado un peu plus au nord dans l’Etat de Bolivar. Une troisième, de Toronto, Bolivar Gold détient également des concessions dans la zone de El Callao. Le mois dernier, la société a annoncé une première extraction d’or dans son terrain de Choco 10 qui est supposé détenir des réserves de minerai se montant à 1,3 millions d’onces. Et puis il y a bien sûr également, la société d’Etat vénézuélienne CVG qui a une division de mines d’or.